De retour sur les bancs d'écoles ... secondaires! Chronique d'une fin de thèse 1
11 Mars 2015 - 1:30pm
Avec ce billet, j'entame une nouvelle série d'articles sur le blogue afin de vous parler de mon expérience jusqu'à la fin de mon doctorat. J'espère ici partager mes expériences avec vous et surtout, inciter ceux qui vivent l'expérience des études supérieures, à la maîtrise ou au doctorat, à partager aussi leur expérience!
Le but du texte n'est pas de vous parler de mon sujet de thèse ou de mes résultats de recherche (j’aurai l’occasion de le faire dans d’autres billets), mais plutôt de mon expérience en tant qu'étudiante et chercheure. Bonne lecture!
De retour sur les bancs d'écoles... secondaires! La collecte de données
Après un peu moins d'une année de congé de maternité, me voilà de retour sur les bancs d'école, mais pas ceux de l'Université!
En effet, c'est plutôt sur les bancs de l'école secondaire que je me retrouve à nouveau. Le milieu m'est familier, pour y avoir enseigné pendant cinq ans, mais aussi pour y avoir étudié jadis! Les études doctorales (études à temps plein obligent) m'avaient éloignée de ce milieu que j'aime tant, mais seulement temporairement!
Retour sur mes premières années d'études au doctorat
Lorsque j'ai décidé d'arrêter l'enseignement secondaire - ma passion - en 2011 afin de me consacrer à mes études à temps plein, je me rassurais en me disant ceci: « en m'intéressant à l'enseignement de l'histoire, j'irai observer des classes, parler à des élèves et à des enseignants". Finalement, me disais-je, « je quitte l'enseignement, mais c'est pour mieux y revenir, différemment"! Eh bien, ce fut tout de même long avant de remettre les pieds dans une classe d'histoire au secondaire!
Ceux qui ont complété un doctorat ou le font présentement savent que les étapes qui précèdent la collecte de données sont nombreuses, longues et parfois fastidieuses. Les premières sessions sont consacrées aux cours de 3e cycle, puis à la rédaction de la problématique (avec plusieurs allers-retours) qui va de pair avec un nombre impressionnant de lectures. Une fois cette étape complétée, le cadre conceptuel doit être établi, et là aussi, les lectures se multiplient. Dans mon cas, c'est aussi à ce moment qu'est arrivé l'examen de synthèse. Cet examen, qui doit être réussi entre la première et la deuxième année de thèse, n'est pas anodin. Dans le cas du département de didactique de l'Université de Montréal, l'étudiant doit répondre à trois questions (choisies par un jury) sur son domaine d'étude de manière écrite, puis orale. Il consacre alors trois mois à la rédaction et à la préparation de l'examen. Et lorsque le verdict tombe, ça passe ou ça casse. Seule la réussite de cet examen permet à l'étudiant de continuer ses études doctorales.
Après la réussite de mon examen de synthèse, je me suis concentrée sur la rédaction de mon devis. Il s'agissait alors de reprendre ma problématique et mon cadre conceptuel, de les améliorer à l'aide des nouvelles connaissances acquises grâce à l'examen de synthèse, et d'ajouter un troisième chapitre, soit la méthodologie. Les étudiants au doctorat savent que plusieurs éléments peuvent ralentir la rédaction du devis: le travail d'auxiliaire de recherche sur d'autres sujets, les charges de cours, les présentations dans des congrès, la rédaction d'articles, les pannes d'inspiration et j'en passe!
Une fois le devis accepté, une autre étape importante et dans plusieurs cas fastidieuse doit être complétée: l'obtention du certificat d'éthique (pour tous ceux dont la collecte de données implique des êtres humains). Dans mon cas, la responsable du comité d'éthique a été vraiment géniale et elle m'a épaulée tout au long du processus afin de rendre l'expérience enrichissante.
Mais voilà, une fois mon certificat d'éthique obtenu, maternité oblige, j'ai attendu plusieurs mois avant d'entamer la fameuse collecte données. J'ai tout de même profité du temps de sieste de mon petit garçon durant l'automne afin de recruter des enseignants qui accepteraient de m'ouvrir les portes de leur classe!
Ça y est ! Début de la collecte de données
Nous voilà donc à l'hiver 2015 et finalement, j'ai mis les pieds à nouveau dans une école secondaire, pour mon plus grand bonheur. En fait, dans plusieurs écoles secondaires! Après toutes mes lectures et un bagage théorique bien développé, me voilà prête à voir comment les élèves de quatrième secondaire répondront à mes questions. Voilà que je peux finalement confronter mes hypothèses à la réalité! C'est avec énormément d'enthousiasme que j'entame cette nouvelle étape.
J'ai éprouvé un certain sentiment de nervosité à l'idée d'entrer dans les classes avec un statut différent de celui d'enseignant; on me présentait maintenant comme "chercheure". J'ai néanmoins tout de suite été rassurée par la réaction des élèves qui voulaient en savoir plus sur ma recherche et qui étaient, pour la grande majorité, très heureux de participer. Ils sont même nombreux à avoir accepté de participer à la deuxième étape de ma collecte de données, soit l'entrevue. C'est dans la salle des profs que mon choc a été plus grand. Le regard parfois curieux, parfois suspicieux des enseignants me rappelait que je n'étais plus enseignante, j'étais "l'universitaire". Si plusieurs étaient intéressés par mes recherches et m'encourageaient, d'autres étaient sceptiques ou même méprisants: pour eux, la recherche universitaire en sciences de l'éducation ne réussirait jamais à être ancrée dans la réalité des écoles...
Me voilà maintenant avec beaucoup de données! Ce n'est que le début et il faudra en plus analyser et interpréter le tout! Malgré tout le chemin parcouru depuis le début des études doctorales, il reste encore beaucoup de travail et d'étapes à franchir, mais je dois dire que depuis le début de la collecte de données, je suis d'autant plus convaincue de la nécessité de cette recherche. Ma contribution à la recherche en sciences de l'éducation, si minime soit-elle, viendra s'ajouter à une tonne d'autres recherches pour former un corpus scientifique, qui, je l'espère, saura nous aider à mieux comprendre les élèves, les enseignants, les matières enseignées et la pédagogie. Tout cela, je crois, aide forcément à améliorer l'école et l'expérience scolaire.
Et vous, comment se déroulent vos études supérieures? Comment trouvez-vous la collecte de données?
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