Aperçus d’un réseau (Penney Clark)
Pour moi, la section « Aperçu des recherches » était le point fort des Infos. Les chercheurs qui ont rédigé ces aperçus de leurs recherches exercent leur métier dans de multiples sites dont les musées, les archives, les départements d’histoire, les facultés d’éducation et les centres mis sur pied pour soutenir la recherche en didactique de l’histoire. Provenant de plusieurs nations, ils possèdent diverses expertises qui vont du nouveau chercheur au titulaire de chaire de recherche. Ce 75e aperçu me fournit une excellente occasion de revoir les thèmes qui ont inspiré nos contributeurs.
La pensée historique des élèves est un sujet essentiel. Peter Seixas, du Centre for the Study of Historical Consciousness (UBC), soulève des questions sur la façon de mesurer la progression de la compréhension du savoir historique des élèves, tout comme le fait Per Eliasson (SE). Amy von Heyking (CA) explore la façon dont les élèves se débattent avec les perspectives multiples du passé. Heather McGregor (CA) aborde les défis de l’implantation d’une approche de la pensée historique qui convient à la population inuite du Nunavut. Au Québec, Catherine Duquette partage ses découvertes sur le lien entre la pensée historique étudiante et leur niveau de conscience historique; Jocelyn Létourneau recueille les récits de l’histoire du Québec par les jeunes afin de délimiter leur mémoire et leur conscience historiques; Sabrina Moisan décrit comment les enseignants de son étude, bien qu’ils reconnaissent les perspectives multiples, fournissent aux élèves des récits monolithiques comme s’ils étaient communs à tous les membres d’un groupe donné.
Marc-André Éthier (CA) et David Lefrançois (CA), Ruth Sandwell (CA), Robert Parkes (AU), Tony Taylor (AU), Allan McCully (GB) et Sirkka Ahonen (FI) explorent « les guerres de l’histoire » dans divers contextes et en lien avec divers objectifs. Par exemple, McCully fournit une liste de huit principes pour enseigner l’histoire en Irlande du Nord et, par extension, dans d’autres sociétés divisées.
Plusieurs chercheurs ont réfléchi aux applications pédagogiques. Des recherches sont menées sur l’utilisation de ressources en enseignement de l'histoire : Scott Metzger (É.?U.) sur les médias; Penney Clark (CA), Felicitas Mcgilchrist (DE), Katalina Morgan (ZA), Vincent Boutonnet (CA) et Ismail H. Demircioglu (TR) sur les manuels scolaires autorisés; Viviane Gosselin (CA) et Brenda Trofanenko (CA) sur les expositions muséales; Lindsay Gibson (CA) sur les archives et les sites historiques; et Jeremy Stoddard (É.?U.) sur le cinéma et les musées. Stuart Foster (G.-B.) décrit deux grands programmes nationaux d’histoire au Royaume-Uni : le First World War Battlefield Tours et le Centre for Holocaust Education. Bruce VanSledright (É.?U.) traite de sa recherche sur les croyances épistémologiques des élèves et des enseignants et pose des questions fascinantes sur la poursuite de son travail. Alison Kitson (G.?B.) montre qu’un enseignement efficace doit s’intéresser aux préconceptions des élèves afin de les aider à analyser les causes et les conséquences de manière plus complexe. S. G. Grant (É.?U.) explore la notion « d’objectifs d’enseignement ambitieux » alors que Bob Bain (É.?U.) s’attarde à la « grande histoire ». D’autres, comme Jennifer Petit (CA), Mona Gleason (CA) et Samantha Cutrara (CA), s’intéressent à l’implication des élèves envers l’histoire. Mills Kelly (É.?U.) adopte une approche singulièrement empreinte de légèreté pour décrire comment « s’amuser avec l’histoire ». Michael Dawson (CA) et Eric Damer (CA) décrivent des approches novatrices pour enseigner l’histoire aux élèves du collégial, du baccalauréat et aux adultes.
D’autres réfléchissent à l’utilisation des éléments de preuve. Linda Levstik (É.?U.) décrit l’utilisation d’objets comme éléments de preuve. Steven High (CA) présente des arguments en faveur de la preuve orale. Lyle Dick (CA) commente la façon dont les sources et l’histoire orale inuite peuvent être utilisées comme éléments de preuve dans le contexte du Mystère Franklin (mysterescanadiens.ca). John Lutz (CA) aborde les sources et Gene Allan (CA) la recherche archivistique. Maria Grever (NL), dont la recherche porte sur l’enseignement du patrimoine, regarde la façon dont les traces matérielles et immatérielles du passé sont utilisées comme ressources d’enseignement au primaire. Le travail de Christina Cameron (CA) porte sur les sites patrimoniaux du monde.
Plusieurs chercheurs sont intéressés par le lien entre les identités des élèves et l’enseignement de l’histoire. Mario Carretero (ES) et Anna Clark (AU) s’intéressent à l’identité nationale. Carla Peck (CA) aborde les identités ethniques au Canada et Terrie Epstein (CA), les identités raciales aux États-Unis. S’inspirant de Terrie Epstein, Tsafrir Goldberg (IL) a travaillé avec des élèves arabes et juifs pour explorer les notions de raisonnement historique, d’identité des apprenants et des discussions entre pairs sur des sujets historiques difficiles. L’objectif de Tim Stanley (CA) est d’aider les jeunes à faire des liens entre leurs propres histoires et celles des collectivités. Helen Raptis (CA) aborde la façon dont les identités multiculturelles affectent autant les enseignants que les élèves. La marginalisation dans les curriculums d’histoire est un autre sujet d’intérêt qui est traité par Jonathan Anuik (CA) et Kristina Llewellyn (CA).
La formation des futurs enseignants et le perfectionnement professionnel des enseignants intéressent plusieurs chercheurs dont Nicole Tutiaux-Guillon (FR), John Allison (CA) ainsi que Joan Pagès et Antoni Santisteban (ES). Par exemple, Paul Zanazanian (CA) s’intéresse à l’impact des savoirs et de l’utilisation de l’histoire sur la manière dont les futurs enseignants négocient leur rôle et leurs responsabilités à titre de futurs praticiens. Jean-François Cardin (CA) aborde le perfectionnement professionnel des enseignants conçu pour les aider à acquérir les outils nécessaires pour enseigner des concepts donnés. Jennifer Tupper (CA) examine dans quelle mesure les enseignants se sentent préparés à enseigner les traités, comme requis par le curriculum de sa province, la Saskatchewan.
Plusieurs chercheurs partagent leurs projets collaboratifs et de grande envergure avec les lecteurs. Abby Reisman (É.?U.) décrit son travail avec le Stanford History Education Group. Jill Colyer (CA) décrit son rôle de coordonnatrice nationale du Projet de la pensée historique. Sharon Cook (CA) parle aux lecteurs de ses collaborations avec l’Unité de recherche éducationnelle à l’Université d’Ottawa où des chercheurs multidisciplinaires se sont réunis pour mener des projets de recherche, commanditer des évènements et agir comme mentors auprès d’étudiants des cycles supérieurs.
Les projets numériques sont un domaine de recherche en croissance. Henry Yu (CA) aborde la création collaborative de « kiosques muséaux mobiles et de jeux utilisant la vidéo immersive ». Stéphane Lévesque (CA), fondateur de l’Historien virtuel, et Kevin Kee (CA) et Shawn Graham (É.?U.), du Centre for Digital Humanities, décrivent leur travail en histoire numérique. Sean Kheraj et Alan MacEachern (CA), directeur de NiCHE (Nouvelle initiative canadienne en histoire de l’environnement), un réseau parent de THEN/HiER, abordent chacun l’utilisation de l’environnement numérique pour expérimenter des approches vers la mobilisation du savoir. L’historienne Margaret Conrad (CA) utilise deux projets web du Canada atlantique pour souligner le potentiel des sciences humaines computationnelles.
Certains chercheurs adoptent plutôt une métaperspective. Alan Sears (CA) écrit sur les expériences professionnelles qui l’ont amené à son intérêt envers l’histoire et l’enseignement de la citoyenneté. Christopher Dummitt (CA) suggère qu’à titre de chercheurs, nous « commencions avec quelque chose que nous croyons savoir, reculions, posions des questions ouvertes et nous préparions à être surpris ». Michael Marker (CA) demande comment les communautés autochtones peuvent bénéficier des recherches menées par des chercheurs qui ne résident pas au sein de ces communautés.
Plusieurs historiens ont décrit leurs projets de recherche. Thomas Peace (É.?U.) parle de son travail sur Sawantanan, qui a probablement été le premier enseignant autochtone dans une région qui deviendrait le Canada. Rose Fine-Meyer (CA) examine le travail des maisons d’édition populaires, des groupes communautaires et des enseignants en exercice qui ont infusé l’histoire des femmes dans le curriculum ontarien des années 1970 et 1980. Christabelle Sethna (CA) décrit les résultats de son travail sur l’histoire de la contraception. Jennifer Bonnell (CA) aborde la mémoire collective et l’histoire de l’environnement dans le contexte de la vallée de la Don River.
Je remercie chacune et chacun de ces chercheurs d’avoir pris le temps de partager leur travail avec nous. Je m’excuse d’avoir dû tronquer leurs textes si drastiquement et j’encourage les lecteurs à lire les aperçus de recherche dans la section « Membre à l’affiche » de notre site web. Je souhaite à tous ces chercheurs tout le succès possible dans l’avancement de leurs travaux alors qu’ils s’efforceront de trouver des réponses à d’autres questions passionnantes.
Pour voir des images de ces aperçus, veuillez voir Les infos de mars à /drupal_blank/sites/default/files/THENHiER-bulletin-79-March-16FR.pdf
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