Trouver ma NiCHE (Alan MacEachern)
En 4e année, j’étais amoureux de mon enseignante. Alors, lorsque son conjoint m’a enseigné l’histoire en 8e année, j’avais toutes les raisons du monde de détester à la fois le conjoint et l’histoire. Mais je les ai aimés. Certains choix sont peut-être motivés par leur façon de nous rappeler l’amour.
Trente ans plus tard, mon travail d’historien me pousse dans deux directions. En 2004, j’étais un des cofondateurs du réseau NiCHE : Nouvelle initiative canadienne en histoire de l’environnement/ Network in Canadian History & Environment– un « réseau » parent de THEN/HiER – et j’en assume la direction depuis ce temps. Je n’avais pas réalisé à cette époque que NiCHE s’intègrerait dans mon quotidien professionnel. Cela m’a permis cependant de participer au développement de l’histoire de l’environnement et de la géographie historique au Canada, d’aider les chercheurs à rendre leurs travaux accessibles à la population et d’encourager la collaboration interne à l’université et entre les chercheurs et les ministères, les organismes d’histoire appliquée et les autres intervenants du milieu.
Ce qui m’a apporté le plus de satisfaction fut de travailler avec de jeunes chercheurs qui ont compris la valeur de NiCHE pour le domaine et pour leur perfectionnement professionnel et qui ont à cœur la réussite du réseau. Tout en travaillant au développement de l’histoire de l’environnement à l’échelle nationale et internationale, ma propre recherche historique et mes écrits se sont souvent concentrés sur des aspects plus pointus à l’échelle locale et biographique. Que ce soit un feu de forêt en 1825, un écrivain de la nature qui s’est tourné vers l’écriture scientifique ou la réponse de l’Île-du-Prince-Édouard à la crise du pétrole en 1970, ces récits peuvent nous aider à comprendre comment les populations passées percevaient la nature et comment ils agissaient envers elle.
Le point commun entre ces deux facettes de mon travail est l’amour de l’expérimentation, en particulier sur la façon dont l’histoire est exprimée. Nous prenons trop facilement l’habitude de penser que l’histoire s’exprime naturellement en conférences de 20 ou 50 minutes ou en textes de 750, 7500 ou 75 000 mots. Les historiens devraient toujours être à l’affût de ce qui semble être la bonne manière de raconter chacun de leurs récits, spécialement aujourd’hui, alors que les médias numériques ont complètement transformé notre mode de communication, que ce soit au niveau des auteurs, des lecteurs ou des moyens, alors qu’il est plus facile d’avoir accès à 100 ans de films, 200 ans de photographies et plus de 500 ans de sources textuelles et que nous pouvons partager nos outils et nos méthodologies avec les géographes, les archéologues, les chercheurs en environnement et les spécialistes d’autres disciplines. À travers NiCHE, j’ai encouragé avec grand plaisir la diffusion de blogues, de balados, d’expositions dans les musées et sur le web, les relations avec les médias, entre autres. J’ai fait les mêmes expérimentations dans ma propre recherche. La permanence me donne peut-être la flexibilité d’expérimenter, mais elle me donne aussi la responsabilité de le faire. C’est là que commence l’avenir de l’histoire.
J’aime ce que je fais. Mes enseignants de 8e et de 4e année devraient être fiers.
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