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Qu’entendons-nous par "connaissances" en histoire?

Posted by Catherine Duquette
20 Mars 2015 - 1:10pm

La semaine dernière, j’ai eu la chance de participer à deux communautés d’apprentissage avec des enseignants du secondaire et du collégial. Bien que les sujets traités lors de ces communautés d’apprentissage étaient aux antipodes, un sujet revenait constamment : l’importance d’enseigner des connaissances avant d’aborder des compétences. Cette insistance de la part des enseignants m’a fait réfléchir : qu’entendons-nous véritablement par connaissances en histoire?

 

Il me semble que le terme connaissance en histoire est un amalgame regroupant différents éléments. En premier lieu, les connaissances sont souvent associées à des faits historiques (noms de personnages, d’événements ou de dates) devant être mémorisés. Le contexte historique pourrait également être perçu comme un synonyme du terme connaissance. Ici,  les connaissances seraient associées à une compréhension générale d’une période ou d’un contexte historiques précis afin d’en reconnaître les caractéristiques. Encore un autre amalgame pourrait être l’association du terme connaissance à l’identification des causes et des conséquences. Il ne s’agit pas ici pour l’élève de dégager lui-même ces causes et ces conséquences, mais de les mémoriser. Enfin, un quatrième amalgame possible serait d’associer le terme connaissance à l’apprentissage d’un récit. Ici, les faits, les caractéristiques d’une période et les causes et conséquences sont mis ensemble afin de construire une narration permettant d’expliquer un phénomène du passé. Le récit devient alors une forme de culture commune partagée par l’ensemble des élèves.

 

Dans un autre ordre d’idée, le terme connaissance pourrait également être associé à une analyse d’un événement historique à partir de différentes perspectives (ex : féministes, culturelles ou sociales) tout comme le terme pourrait être associé à la connaissance des différents récits, parfois contradictoires, soutenus par les historiens.

 

Face à ces amalgames, on peut s’interroger sur la compréhension précise qu’ont les enseignants des connaissances. Plus encore, pourquoi les connaissances sont si importantes à leurs yeux?

 

Des recherches empiriques seraient nécessaires afin de répondre précisément à ces questions. Néanmoins, ce qui semble se dégager ici est que, selon les enseignants, les élèves, avant d’être en mesure d’être actifs dans leurs apprentissages de l’histoire, devraient être soumis à un enseignement plus passif de la discipline. D’un côté, je comprends les enseignants puisqu’il est difficile pour un élève de faire une bonne analyse d’une source iconographique s’ils n’ont pas un bagage minimum de connaissances leur permettant d’identifier au moins l’époque ou l’événement représenté. D’un autre côté, se limiter à un enseignement des connaissances entraîne nécessairement des problèmes. En effet, devant l’immensité du passé, quelles connaissances doivent être enseignées et quelles autres doivent être laissées de côté? Autre problématique, combien de « connaissances » devrait-on avoir? Plus encore, si la connaissance est récit, doit-on choisir un récit à enseigner au détriment d’un autre? Doit-on laisser le choix de ce récit au MELS? 

 

Au final, je ne pense pas qu’un enseignement basé uniquement sur les connaissances, peu importe leur signification, est favorable en histoire. Je ne pense pas non plus que l’engouement des enseignants vis-à-vis les connaissances doive être compris comme un rejet de l’enseignement de la pensée historique. Je crois plutôt, que leur attachement aux connaissances est surtout une réaction face aux incohérences et difficultés associées à l’enseignement du programme par compétences. Néanmoins, une prise de conscience de ce qu’est réellement une connaissance semble être nécessaire afin de nuancer leur importance et de mettre en lumière les problématiques qui leur sont associées.

 

 

 

 

Commentaires

Les connaissances

Bonjour,

Types de connaissances:

Premier type: faits historiques

Deuxième type: contexte historique

Troisième type : mémoriser des causes et des conséquences

Quatrième type : apprentissage d’un récit

Les connaissances mentionnées sont intimement liées à la discipline historique, mais comme enseignant, j’ai observé un niveau supplémentaire qui serait sous-jacent à la compréhension et non pas seulement en histoire. Il s’agit de la compréhension des mots de vocabulaire voire même de la simple conceptualisation.

Un élève peut difficilement comprendre les faits, le contexte, les causes et un récit s’il ne sait la signification des mots industrialisation, libéralisme ou même encore ce qu’est une conséquence. Il ne s’agit pas seulement d’un vocabulaire historique, mais aussi d’un vocabulaire banal quotidien. En d’autres mots, le vocabulaire, le langage, et ce, qu’il soit historique, scientifique, mathématique, littéraire ou commun doit être acquis et maitrisé pour qu’un élève puise passer à l’étape suivante.

 

Qu’en pensez-vous Mme Duquette ?

Marc-André Lauzon