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Questionnement d'un enseignement sur l'évaluation de la conscience historique

Posted by Marc-André Lauzon
8 November 2013 - 11:39am

Cette semaine, je ferai ma première activité de conscience historique avec mes élèves de troisième secondaire. La conscience historique c’est la compréhension du présent à l’aide du passé pour envisager le futur (Duquette 2011).

La question pour le travail est : « Le responsable du journal de ton école aimerait que tu écrives un articles sur le territoire et sur la société du Québec d’aujourd’hui. Ton article doit comporter trois volets. Le premier volet doit expliquer pourquoi aujourd’hui, le français est la principale langue du Québec. Le deuxième volet doit expliquer pourquoi aujourd’hui, la majorité de la population québécoise habite sur l’axe Québec Montréal. Le troisième volet doit expliquer pourquoi aujourd’hui, la religion catholique est la principale religion du Québec. »

La grille d’évaluation est construite à partir des quatre niveaux de conscience historique proposée par Duquette (2011). Il y a la conscience historique primaire, immédiate, composite et narrative. La grille d’évaluation est aussi construite à partir des connaissances acquises/développées/construites pendant le module sur le Régime français. La pondération est basée sur la règle du 2/3 proposé par  Bouhon, Dambroise et Jadoulle (2001). Finalement, c’est un modèle hybride critériée et sommative.

Et c’est ici que je veux ouvrir une discussion parce que j’ai besoin de votre opinion.

Jadoulle mentionne que donner les critères d’évaluation aux élèves a deux avantages. Le premier est que le jugement de l’enseignant, qui doit porter sur la production des élèves, est plus facile à réaliser parce qu’il encadre davantage le travail des élèves. Ainsi, l’élève est moins en mode « Sandbox ». Le deuxième est que les élèves se sentent davantage en sécurité, car ils savent ce qui est attendu d’eux.

Mais, est-ce que donner les critères d’évaluation aux élèves pourrait influencer leur niveau de conscience historique? Si l’élève sait qu’il doit uniquement utiliser le passé pour expliquer le présent, l’évaluation devient-elle biaisée et non fiable ?

Nous sommes en milieu scolaire et l’objectif est de faire des apprentissages. Le principal objectif de l’évaluation est de fournir une rétroaction à l’élève. En donnant, la grille d’évaluation, je fais du modelage et j’oriente la conception de l’histoire de l’élève. Je l’oriente vers ma vision de l’histoire et à mon avis c’est aussi pire que d’imposer un récit historique à l’élève. Il n’y a rien de mal à avoir une conscience historique composite ou immédiate. L’important c’est d’être capable de justifier ses choix avec des arguments pertinents.

Je me dis que dans une situation d’évaluation diagnostique, il serait préférable de ne pas donner la grille d’évaluation à l’élève. Une fois le diagnostic terminé, que faire ? En mathématique, en science et en français, les savoirs et les savoirs faire n’influencent pas la conception du monde de l’élève