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Pas de chicane dans ma cabane!

Posted by Marie-Hélène Brunet
11 Mars 2013 - 3:40pm

 

La semaine dernière, la controverse autour du programme de formation de l'école québécoise en histoire et éducation à la citoyenneté, volet histoire nationale, a de nouveau fait les manchettes. À ce sujet, je vous invite à consulter le dossier préparé par Le Devoir qui présente les opinions émises par différents acteurs du débat:

http://www.ledevoir.com/dossiers/l-enseignement-de-l-histoire-un-enjeu/7

La Coalition pour l'histoire, un regroupement d'historiens appuyé par plusieurs groupes nationalistes, semble avoir court-circuité un comité ministériel s'intéressant à une refonte possible du programme au primaire et au secondaire. Sont donc exclus du comité les didacticiens, les enseignants, les conseillers pédagogiques ainsi que des historiens trop éloignés de l'idéologie "désirée" (on a exclu une membre de Québec Solidaire).

J'ai parfois l'impression que c'est le jour de la marmotte. Encore et toujours, certains cherchent à revenir à cette "bonne vieille" histoire traditionnaliste et nationaliste. Je suis nationaliste moi-même, fière de mes origines québécoises et francophones. Néanmoins, je n'ai jamais cru que l'histoire à l'école devait servir à des fins de propagande. Et choisir une trame narrative, une seule, mène nécessairement à faire des choix idéologiques. Et là, comme le dénonce la conseillère pédagogique Lise Proulx (1), on s'embarque sur un terrain glissant qui va à contresens de l'orientation prise un peu partout dans les pays occidentaux en faveur d'un enseignement critique de l'histoire basé sur la méthode et la pensée historique.

Ce qui me dérange aussi, c'est cette condescendance envers la didactique de la part des membre de la Coalition; comme si nécessairement la didactique et les historiens devaient être en guerre. À en croire certains membres, les didacticiens travailleraient à détruire le travail des historiens. Et pourtant! D'abord, une majorité de didacticiens sont aussi historiens, et ensuite, les didacticiens réfléchissent constamment à l'épistémologie de la discipline.

Certains projets, comme l'activité Parlons Histoire (Let's Talk History dans les universités anglophones) qui aura lieu le 13 mars à l'Université de Montréal, cherchent justement à créer des liens, à encourager le dialogue entre historiens et didacticiens. Ce genre d'initiative permettent de créer des ponts entre des départements qui ne se parlent peut-être pas assez souvent. C'est certainement de là que naissent les incompréhensions.

Sur le blogue, vous verrez dans les semaines qui viennent, la publication de réflexions de futurs enseignants et d'étudiants au cycles supérieurs en histoire, qui auront eu la chance de se rencontrer lors de cette activité. C'est donc à suivre!

 

(1) Voir l'article de Mme Proulx ici: http://www.ledevoir.com/societe/education/372619/pour-un-enseignement-de-l-histoire-au-service-de-la-pense-e-critique

 

* Note: L'image en début d'article est aussi empruntée au dossier du Devoir.