L’utilisation de la pensée historique en classe (Lindsay Gibson)
Au cours de mes dix années comme enseignant en sciences humaines et en histoire au niveau secondaire dans le district scolaire de Kelowna, en Colombie-Britannique (SD no 23), j’ai eu l’occasion de travailler sur divers projets qui m’ont démontré le réel potentiel de l’histoire pour intéresser les élèves, mais j’ai aussi observé l’indifférence de ces mêmes élèves lorsque l’histoire est enseignée comme une suite de faits dont il faut se souvenir. J’ai alors conçu un programme spécial au cours duquel mes élèves de l’École secondaire de Kelowna ont passé une année dans les archives du Kelowna Museum, du Okanagan Military Museum et dans la section généalogique de la Okanagan Regional Library. Ils y ont rédigé les biographies de soldats inconnus de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, puis ils se sont rendus sur les champs de bataille en France et en Belgique pour retracer le parcours de ces soldats et trouver leurs tombes. Dans le cadre d’un autre projet, j’ai collaboré avec six enseignants en sciences humaines à la conception et à l’implantation d’une unité d’étude sur la période de l’entre-deux-guerres au Canada. Cette unité faisait appel aux six concepts des Repères de la pensée historique. J’ai alors pris conscience des possibilités infinies qu’offre la pensée historique pour l’enseignement de l’histoire ainsi que du pouvoir des enseignants qui collaborent à la conception et à l’implantation d’une unité traitant d’une problématique commune.
Tout au long de ma carrière d’enseignant, je me suis posé de grandes questions sur la pédagogie de l’histoire : À quoi sert d’enseigner l’histoire? À la fin de leur séjour obligatoire sur les bancs d’école, qu’est-ce que les élèves devraient avoir appris et compris sur l’histoire? Comment enseigner l’histoire de manière à intéresser les élèves? Comment améliorer l’enseignement de l’histoire dans nos écoles? Pour trouver des réponses à ces questions, je suis retourné étudier. Après avoir terminé un mémoire de maîtrise sur la pensée historique et l’enseignement de l’histoire à la UBC Okanagan, je me suis inscrit au doctorat en curriculum et pédagogie à UBC Vancouver sous la supervision des professeurs Penney Clark et Peter Seixas.
Durant la dernière année, j’ai fait une partie de ma scolarité de doctorat tout en donnant un cours de pédagogie en sciences humaines aux futurs enseignants et en travaillant sur plusieurs projets pour le Critical Thinking Consortium (TC2) et THEN/HiER. À l’automne de 2009, j’ai été embauché par TC2 comme rédacteur principal du site web Les lettres du gouverneur pour lequel j’ai rédigé quatre défis de pensée critique conçus pour susciter l’intérêt des élèves envers la pensée historique par l’analyse des preuves, et trois activités complémentaires destinées à les aider à analyser les sources. Au printemps de 2010, j’ai commencé à travailler avec THEN/HiER pour développer une collection d’archives numérisées, de sites web et de bases de données abritant des sources sur des sujets importants de l’histoire canadienne afin d’aider les futurs enseignants, les enseignants, les pédagogues en sciences humaines et les historiens à trouver des collections de sources numérisées sur un large éventail de sujets en histoire du Canada.
L’an prochain, je terminerai ma scolarité, je rédigerai mon examen de synthèse et je mettrai au point mon sujet de thèse. J’utiliserai l’approche recherche-design (Design-Based Research) pour traiter du processus de réflexion des enseignants et des élèves en matière de jugement éthique, un des concepts de la pensée historique.
Lindsay près de la tombe de son grand- oncle, le caporal suppléant LJ Carter du Royal Newfoundland Regiment, décédé à Beaumont-Hamel (bataille de la Somme) le 1er juillet 1916
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