Le lien entre les diverses composantes de ma vie universitaire (Alan Sears)
J’ai souvent entendu des chercheurs dire que « le hasard m’a amené à mon domaine de recherche » ou « mon sujet de recherche m’a trouvé, ce n’est pas moi qui l’ai trouvé ». Je suis d’accord. L’objet et l’orientation de mes recherches et de ma vie universitaire ont souvent été modifiés par des liens personnels et des circonstances imprévues.
Au début des années 1990, alors que je me préparais à quitter le Nouveau-Brunswick pour entreprendre un doctorat à UBC, un sénateur que je connaissais m’a appelé pour me dire que le comité sénatorial auquel il siégeait préparait une étude sur la citoyenneté canadienne et me demandait si je voulais mener les recherches préliminaires. Comme je laissais mon emploi pour redevenir étudiant, le fait que le poste offrait une certaine rémunération a représenté un facteur important dans ma décision d’accepter cette proposition. J’y ai aussi vu une occasion de jumeler cette recherche avec mes études doctorales. J’ai par la suite rédigé ma thèse sur la politique fédérale en matière d’éducation à la citoyenneté, ce qui m’a permis d’établir un corpus comparatif de recherches internationales sur l’éducation à la citoyenneté et de confirmer mon sujet de recherche sur la façon dont les élèves réfléchissent aux concepts et aux idées reliés à la citoyenneté.
À UBC, j’ai partagé un bureau avec Penney Clark et j’ai donné un cours avec Peter Seixas, à l’époque un nouveau professeur. Peter siégeait aussi au comité de supervision de ma thèse. Peter et Penney sont devenus des chercheurs de renom en pédagogie de l’histoire et des chefs de file de ce domaine de recherche au Canada. Mon association avec eux m’a amené à participer au Projet de la pensée historique et au réseau THEN/HiER.
Récemment, au retour d’un congé sabbatique à l’étranger, j’ai rencontré un nouveau professeur, Mark Hirschkorn, qui s’est joint à la faculté d’éducation où j’enseigne. Mark étant un spécialiste de la pédagogie des sciences, je ne pensais pas développer une collaboration de recherche avec lui. Pourtant, sa recherche est centrée sur la pédagogie et je suis un pédagogue, mais je n’avais jamais pensé faire de la recherche dans ce domaine. Alors que notre amitié prenait forme, nous parlions de nos domaines respectifs de recherche et c’est ainsi que je me suis joint à son équipe de recherche sur la didactique au Canada.
Un récent rebondissement des plus intéressants en ce qui me concerne est la manière dont différents projets financés par THEN/HiER établissent un lien entre des composantes de ma vie universitaire qui semblaient disparates. Le champ d’études en pédagogie des sciences humaines est très vaste et on y retrouve souvent des tensions entre les domaines de l’histoire et de la citoyenneté. Conséquemment, à titre de pédagogue de la citoyenneté, je me suis toujours senti en périphérie de la communauté de chercheurs en pédagogie de l’histoire. J’ai donc été un peu surpris lorsque Penney Clark m’a demandé de me joindre à l’équipe de rédaction du premier livre à être publié par THEN/HiER, New Possibilities for the Past: Shaping History Education in Canada, qui explorait le paysage de la pédagogie de l’histoire au Canada. J’ai rédigé un chapitre sur les liens entre la pédagogie de l’histoire et de la citoyenneté. Depuis, j’ai poursuivi mes recherches et rédigé sur le sujet.
Alan Sears avec Penney Clark
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