I - Réflexion sur l’évènement Parlons Histoire
17 Avril 2013 - 4:22pm
Note sur l'auteure: Jessica Forget-Mapleston est étudiante au baccalauréat en éducation préscolaire et primaire à l'Université de Montréal. La réflexion suivante a été sélectionnée pour publication sur ce blogue dans le cadre du cours DID-2205 (Les sciences humaines au primaire).
L’historienne Stéphanie O’Neil est venue nous présenter sa thèse le 13 mars dernier à l'Université de Montréal. Le but de sa thèse est d’étudier les habitudes de consommation des familles qui vivaient durant les « Trente Glorieuses », c’est-à-dire entre 1945 et 1975. Elle a choisi cette période, car ces années étaient pour elle une fascination. C’est seulement par la suite qu’elle a déterminé son sujet qui était au départ d’étudier la façon dont vivait chaque famille durant l’après-guerre. Comme son sujet était trop vaste, elle devait choisir un angle de recherche. C’est donc ainsi qu’elle en est venue à étudier les habitudes de consommation chez les femmes, les enfants et les familles pauvres. Ensuite, sa problématique s’est imposée d’elle-même au fur et à mesure qu’elle lisait sur son sujet. Elle a donc posé des hypothèses dont sa principale est que « la prospérité est une source de tension dans les familles, même si elle facilite par ailleurs l’existence en haussant le niveau de vie » (Stéphanie O’Neil). Maintenant, il lui reste encore quelques sources à trouver avant de pouvoir commencer la rédaction de sa thèse.
Comme la recherche de l’historienne Stéphanie O’Neil est l’étude de la société québécoise durant les « Trente Glorieuses », il est possible de faire un lien avec le programme à l’étude au primaire et cette recherche. En effet, la société à l’étude dans cette recherche correspond à l’étude au primaire du passage entre la société québécoise vers 1905 et la société québécoise vers 1980. L’historienne Stéphanie O’Neil étudie donc une même société à deux périodes différentes, ce qui correspond à l’étude d’une société en diachronie.
De plus, comme nous avons eu la chance d’écouter deux historiens nous parler de leur recherche, nous avons pu remarquer que l’ordre des étapes de la méthode historique varie beaucoup selon chaque historien. En effet, ces deux historiens nous ont présenté des étapes de recherche qui étaient semblables, mais ils ne les avaient pas faites dans le même ordre. Ainsi, lorsque l’on fait un mémoire ou une thèse, il est important de déterminer un sujet ainsi qu’une période et il est nécessaire par la suite de rechercher des sources qui viendront appuyer la période ainsi que le sujet choisit afin de bâtir un projet. Pour ce faire, certains historiens auront à consulter un fonds ou des fonds d’archives précis, c’est-à-dire qu’ils ne devront utiliser que les sources trouvées dans ces endroits. Une fois les recherches complétées et l’information trouvée en nombre suffisant, l’étape suivante est la rédaction du mémoire ou de la thèse qui devra comprendre environ 300 pages. Vu ce nombre de pages élevé, il est primordial d’avoir suffisamment d’informations afin de ne pas manquer d’inspiration et d’idées, d’où la grande importance de l’étape de la recherche de sources. Ainsi, ces étapes constituent la méthode historique, mais elles ne sont pas fixes et chaque historien les fait dans l’ordre qu’il désire. Prenons en exemple l’historienne Stéphanie O’Neil qui a d'abord déterminé la période historique pour ensuite choisir le sujet. Par ailleurs, il est toujours possible de modifier des étapes antérieures. Par exemple, si l’information est manquante sur le sujet vu la période trop restreinte, il sera alors nécessaire de l’élargir ou de revoir le sujet. Aussi, si lors de la rédaction il manque de l’information, il sera important de chercher à nouveau d’autres sources pour compléter la rédaction de la recherche.
Par ailleurs, l’évènement Parlons Histoire m’a permis de mieux connaitre les étapes de la méthode historique, ce qui enrichira mon enseignement. En effet, même si ces étapes sont de niveaux universitaires, il est possible de faire un projet avec les élèves du primaire en les utilisant. Bien entendu, chaque étape ne sera pas aussi développée que lors d'un travail universitaire, mais les élèves pourraient trouver intéressant de choisir un sujet et une période vus en classe pour ensuite trouver des sources et écrire un court texte avec les informations trouvées. De plus, cette conférence m’a incitée à chercher l’information requise pour animer mes cours à plus d’un endroit afin de m’assurer de la véracité des propos des auteurs. En plus, je sais maintenant qu’il est important d’enseigner les notions en présentant plusieurs versions avec différents auteurs aux élèves afin que ces derniers puissent développer leur pensée critique en déterminant ce qu’ils croient vrai ou ce qu’ils croient ne pas avoir de sens. Bien entendu, cette étape est plus difficile à faire avec des élèves plus jeunes, mais il est possible de faire une adaptation pour que même eux soient en mesure de porter un jugement critique.
Aussi, pour bien intégrer la démarche historique avec les élèves, il serait important préalablement de leur donner une liste de différents sujets. Cela faciliterait le triage de l’information par l’enseignante, car je crois qu’il est important qu’elle connaisse les informations qu’ils peuvent trouver. Pour y arriver, je ferais un marque-page sur chaque sujet faisant partie de la liste en répertoriant différentes sources pertinentes pour éviter que les élèves aient à chercher dans tous les moteurs de recherche et qu’ils soient découragés par le trop grand nombre d’informations à trier. Ils auraient donc seulement à déterminer les informations intéressantes pour eux dans les différents sites faisant partie des marque-pages et à remettre le tout dans leurs mots. Ensuite, les élèves écriraient un court texte ou ils pourraient avoir une question à laquelle répondre à l’aide des différentes sources disponibles. Ces étapes s’étaleraient donc sur plusieurs semaines puisque chaque étape est un long processus pour les élèves.
Ensuite, pour faire faire de l’histoire aux élèves, je crois qu’il est important de varier les méthodes d’apprentissage afin qu’ils ne perdent pas l’intérêt pour cette matière. Pour ma part, je procèderais donc parfois en leur expliquant certains faits, parfois en leur faisant visionner des extraits de films racontant les phénomènes. Je leur présenterais également des passages importants expliqués par des experts. Faire des recherches tel que décrit dans le paragraphe précédent est une excellente façon de faire faire de l’histoire aux élèves, car ils sont ainsi actifs dans leurs apprentissages. Ils pourraient donc faire un photorécit de leur recherche dans le but de le présenter aux autres élèves pour leur enseigner les sujets choisis. Bien entendu, l’enseignante devrait compléter les informations données par les élèves afin de s’assurer que toute la matière au programme soit vue en classe. Ainsi, il est primordial de les rendre actifs cognitivement, de varier les méthodes et de prendre des moyens signifiants et intéressants qui susciteront leur intérêt et qui leur donneront le goût de continuer à faire de l’histoire.
Pour conclure, lors de la conférence, je n’ai posé aucune question, mais certaines questions que j’aurais voulu poser l’ont été par d’autres étudiantes. En effet, je voulais savoir quelles sont les étapes pour faire une thèse ou un mémoire, car les deux historiens semblaient avoir des étapes semblables, mais pas dans le même ordre. Je me demandais donc s’il y avait une norme à respecter dans les étapes. Aussi, je ne comprenais pas bien la signification de fond d’archive, alors j’aurais demandé d’expliquer ce terme. Finalement, je voulais également savoir si l’historien pouvait biaiser sa recherche par ses choix de sources et si cela était pénalisé, car si je fais un jour un mémoire ou une thèse cette information me sera utile.
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