Apprendre en jouant : l’histoire numérisée peut-elle améliorer l’apprentissage des élèves? (Stéphane Lévesque)
La technologie fait partie intégrante de l’expérience d’apprentissage des élèves d’aujourd’hui. Ils sont nés à l’ère numérique et ils naviguent aisément dans cet univers. Un professeur d’histoire ne peut donc plus se contenter d’un rétroprojecteur et de demander aux élèves de prendre des notes. Quant aux musées, ils ne peuvent plus simplement monter des expositions traditionnelles pour attirer des visiteurs. Qu’il s’agisse d’expositions virtuelles ou de programmes d’apprentissage en ligne, les applications numérisées dans le domaine de l’histoire transcendent le manuel d’histoire traditionnel et offrent aux usagers des animations interactives, des sources officielles et des expériences authentiques. Ces applications attirent les apprenants en faisant appel à leurs multiples intelligences et à leurs diverses façons d’apprendre. Mais les élèves préfèrent-ils réellement l’apprentissage informatisé ? Quelles preuves avons-nous que l’histoire numérisée permet un meilleur apprentissage ?
Peu d’études ont documenté scientifiquement les attitudes des usagers informatisés, plus particulièrement en histoire. La documentation provient en grande partie d’études internationales et américaines qui présentent des résultats descriptifs de petites études sur des applications en lignes et des webquests. Se basant sur plusieurs années de recherches innovantes en histoire virtuelle, Stéphane Lévesque étudie comment les élèves canadiens apprennent dans des environnements d’histoire numérisée et comment ils peuvent améliorer leur expérience d’apprentissage.
Dans une étude financée par le Conseil canadien sur l’apprentissage en 2007-2008, le professeur Lévesque a étudié le rôle et l’impact d’un programme d’histoire numérisée, L’historien virtuel©, sur les connaissances historiques et l’apprentissage des élèves. Cette étude suggère que l’histoire numérisée, avec ses objets animés et ses échafaudages interactifs, n’est pas un substitut pour l’enseignement en classe. Est-ce un paradoxe ? Pas vraiment. Plusieurs élèves veulent vivre des interactions élèves-enseignant et recevoir des enseignements.
Ils ont confiance en cette méthode et ils ont raison. Ce serait illusoire de confier l’avenir de la pédagogie de l’histoire à la seule technologie. Apprendre est une activité beaucoup trop complexe et multidimensionnelle pour qu’on la réduise à une série d’animations numériques et à des jeux, aussi sérieux soient-ils.
L’histoire numérisée offre tout de même aux élèves des outils d’apprentissage, des ressources et des façons de penser importantes que l’enseignant du 21e siècle ne peut plus se permettre d’ignorer. C’est pourquoi le professeur Stéphane Lévesque a entrepris avec son collègue Adam Friedman de la Wake Forest University en Caroline du Nord une étude comparative Canada États-Unis sur l’apprentissage supporté par les technologies au niveau secondaire. Cette recherche subventionnée par le CRSH a pour but de dévoiler les façons particulières qu’ont les enseignants et les élèves canadiens et américains d’évoluer dans des environnements d’apprentissage dotés d’installations technologiques. Pour ce faire, cette étude examine la façon dont des sujets comparables en histoire, telles les relations canado-américaines et la Guerre de 1812, peuvent être enseignés avec l’aide des technologies numériques.
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