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(1 de 2) Nouveau programme d'histoire du Québec et du Canada (PROVISOIRE)

Posted by Marc-André Lauzon
20 October 2014 - 8:26pm

Au Congrès 2014 de l’AQEUS, le MELS a présenté le programme provisoire du cours d’histoire du Québec et du Canada.  La coordinatrice du projet, Mme Danielle Dumas, a spécifié, et ce, a de nombreuses reprises que c’est un programme provisoire, un programme qui peut changer à tout moment. Elle a aussi mentionné que de nombreux comités seront mis en place pour analyser le nouveau programme. Bien que je ne puisse vous dire la composition précise des comités, il y aura autant d’historiens que de didacticiens. Mentionnons aussi que la coordonnatrice du projet travaille conjointement avec M. Pierre Barbe, le responsable de l’évaluation.

Parce qu’il est question du programme provisoire qui est sujet à changement, je n’en ferai pas la critique, je vais tout simplement vous décrire les principales caractéristiques. Par contre, je vous invite à laisser vos commentaires dans le bas ou à m’envoyer un courriel et lors de mon prochain blogue, je ferai le résumé des dits commentaires.

Le déploiement du programme sera particulièrement expéditif. En 2015-2016, mise en place en troisième secondaire avec l’examen prototype qui sera validé à la fin de la même année scolaire. En 2016-2017, le projet pilote sera mis en place en quatrième secondaire, et ce, tout comme l’examen prototype. Notez qu’en 2016-2017, la nouvelle version du cours d’histoire de troisième secondaire deviendra officielle. Puis en 2017-2018, il n’est plus question de projet pilote, mais bel et bien de la mise en place complète du programme. Il se pourrait même que les élèves de troisième secondaire doivent faire un examen uniforme à la fin de leur année scolaire. 

Le programme d’histoire sera étalé sur les deux premières années du deuxième cycle du secondaire, comme dans l’ancien programme, mais la coupure est cette fois est d'ordre chronologique. Ainsi la première année (troisième secondaire) s’étend des Premiers Occupants jusqu’au Rapport Durham (1500 à 1840), puis la deuxième année (quatrième secondaire), de l’Acte d’union jusqu’à aujourd’hui. En tout et partout, il y aura quatre réalités sociales en troisième secondaire.

Les quatre réalités historiques sont « L’expérience des Amérindiens dans le projet de la colonie », « L’émergence de la société sous l’autorité de la métropole française », « La conquête et le changement d’empire » et « Les revendications et les luttes nationales » (Mels, 2014, p18).

La discipline historique

Comme dans l’ancien programme, la méthode et la perspective historiques occuperont une place dominante dans le nouveau programme. Les concepts de la pensée historique sont mis en évidence à travers différents outils et opérations intellectuelles, et ce, dans le but de franchir le fossé qui sépare le passé du présent. Le nouveau programme a deux objectifs: l’acquisition de connaissances et le développement de la pensée historique. L’apprentissage se fera par l’entremise de deux nouvelles compétences disciplinaires qui se nomment « Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada »(CD1) et « Interpréter une réalité historique » (CD2).

Parce qu’il est aussi question de mémoire et d’identité, les élèves devront développer une facette critique face à la participation sociale et citoyenne; dans un certain sens, ils seront amener à développer une conscience historique réfléchie (Duquette, 2011).

Le nouveau programme et le PFEQ

Le nouveau programme  s’inscrit en continuité avec le Programme de Formation de l’École Québécoise (2003-2007). L’interaction entre les différents éléments du programme de formation contribue au développement de ces deux nouvelles compétences. Bien qu’il n’en ait pas été question lors du congrès, le lien devrait s’orienter autour des domaines généraux de formation que sont : santé et bien-être,  l’orientation et l’entrepreneuriat, l’environnement et la consommation, de médias et de vivre-ensemble et citoyenneté (Mels, 2003, p.23-28). J’imagine aussi qu’il sera question des compétences transversales telles que : exploiter l’information, résoudre des problèmes, exercer son jugement critique, se donner des méthodes de travail efficaces et exploiter les technologies de l’information et de la communication (Mels, 2013, p.37-47).

Les compétences disciplinaires 

Comment mentionné précédemment, dès l’implantation du projet pilote, les élèves devront développer deux compétences. La première se nomme « Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada » et la deuxième « Interpréter une réalité sociale ».

Première compétence disciplinaire : « Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada »

Qu’est-ce que « Caractériser » ? Serait-ce décrire un élément précis, distinctif de l’histoire du Québec ? Est-il question de la substance historique ou de la connaissance historique? Est-il question de savoirs ou d’un savoir-faire ? À ce moment précis et avec les informations à ma disposition je ne pourrais dire. Toutefois, la première compétence se manifeste à travers les composantes suivantes : « Établir des faits historiques », « Établir la chronologique » et « Considérer les repères géographiques » (Mels, 2014, p.14). En considérant l’examen du MELS des dernières années, les questions reliées à l’opération intellectuelle « établir des faits » en étaient de connaissances. Dans ce cas, établir la chronologie serait tout simplement d’identifier l’année de l’acte constitutionnelle ou encore la date de la Proclamation Royale. Pour ce qui est des repères géographiques, l’élève devrait identifier une carte historique vierge du Canada.

Composantes de la première compétence historique

Établir des faits historiques

-       Retracer des événements

-       Identifier des acteurs historiques et des témoins

-       Relever des actions et des paroles

-       Considérer les aspects de société

Établir la chronologie

-       Référer à des repères de temps

-       Établir la succession des événements

Considérer des repères géographiques

-       Déterminer les limites du territoire

-       Relever des éléments naturels du territoire

-       Relever des traces de l’occupation du  territoire

Évaluation de la première compétence

Les critères sont les suivants et mettent l’accent sur les connaissances c’est-à-dire les savoirs historiques. « Maîtrise des connaissances », « Utilisation appropriée de connaissances » et « représentation cohérente d’une période » (Mels, 2014, p.14).

Deuxième compétence disciplinaire : « Interpréter une réalité sociale »

Qui dit interprétation, dit rigueur du jugement et méthode historique, et ce, à l’aide d'opérations intellectuelles et l’utilisation adéquate des aspects politique, économique, social, territorial et culturel, ce qui est en soi une continuité avec l’ancien programme. Lors du congrès il a aussi été mentionné que l’angle d’entrée serait jumelé à l’intention d’étude.

L’interprétation est intimement liée à la pensée historique qui englobe les opérations intellectuelles. Toutefois, la hiérarchie entre la pensée historique et les opérations intellectuelles n’a pas été abordée lors du congrès de l’AQEUS par le MELS. Même qu’un énoncé dans un programme ne signifie pas nécessairement son évaluation. Les mots continuité, changement, cause, conséquence, portée historique, déclin, progrès, ainsi que la dimension éthique ont été aperçus lors de la présentation et ces concepts sont ceux de la pensée historique de Seixas (2011, 141-142). Or, seulement les causes, les conséquences, les continuités et les changements sont des opérations intellectuelles. De surcroit, ce sont les seuls termes utilisés dans les composantes de la deuxième compétence disciplinaire. Verrons-nous de nouvelles opérations intellectuelles ? Et au final, il faudra se poser la question suivante : jusqu’à quel point les opérations intellectuelles à l’intérieur du futur outil de mesure certificatif du Mels pourront faire ressortir les concepts de la pensée historique ?

Les trois composantes de la deuxième compétence sont les suivantes; «  Cerner l’objet d’interprétation », « Analyser une réalité sociale » et « Relativiser son interprétation » (Mels, 2014, p.17). Ce qui est intéressant avec la nouvelle compétence, c’est le fait que des éléments de l’ancienne première et deuxième compétence disciplinaire s’y retrouvent.

Voici un tableau comparatif entre la nouvelle deuxième compétence disciplinaire et l’ancien programme.

 

 

 

 

 

Évaluation de la deuxième compétence

Les critères sont les suivants : « Maîtrise des connaissances », « Utilisation appropriée de connaissances » et «  Rigueur du raisonnement » (Mels, 2014, p.17). J’imagine que l’utilisation des connaissances se fait à travers les causes/conséquences et changements/continuités. En d’autres mots, on demande à l'élève de contextualiser les connaissances. La place des opérations intellectuelles n’a pas été clairement définie.

Les techniques

Oui, oui les techniques ! Lors de la présentation, il a été question de techniques, mais elles n’ont jamais été présentées en détail. Les techniques pourraient-elles être la compréhension et la réalisation d’une ligne du temps, d’un document écrit, d’un document audiovisuel, iconographique, d’une carte, d’un tableau ou d’un diagramme ? Bref, tout ce qui relève de l’analyse de source et de l’utilisation de ces dernières.

La suite du programme

Lors du prochain blogue, je vous présenterai les quatre réalités historiques en détail et les connaissances qui y sont rattachées.

Je vous invite aussi à écrire vos commentaires sur le nouveau programme dans la section « commentaires ». Si vous voulez, vous pouvez aussi m’écrire un courriel à malauzon@hotmail.ca et lors du prochain blogue, je ferai le tour des commentaires.