Stanley, Timothy J. “Why I Killed Canadian History: Towards an Anti-Racist History in Canada.” Histoire sociale / Social History 33(65) (2000) 79-103.
Anti-racism provides the basis for a richer understanding of the past, an understanding that is potentially more sensitive to the requirements of generally accepted standards of historical criticism than is the nationalist framework that shapes most historical writing about Canada. An anti-racist history takes seriously the existence of racisms and asks questions about their roles in shaping institutions and experiences, including those of dominant groups. It encompasses previously excluded meanings through a broader understanding of the historical record: written, oral, and material. It views the rise of nationalism and nation-states within the larger context of European colonialism, transforming nationalist projects (such as the making of Canada) into historical problems to be explained, rather than taking them for granted as organizing devices for the study of the past. It allows questions to be asked about how some identities come to be seen as fixed, how certain ones become normalized and others marginalized. Anti-racism thus has the potential to develop a better history than the nationalist one whose loss is lamented by J. L. Granatstein in Who Killed Canadian History?
L’antiracisme nous permet de mieux comprendre le passé. Cette compréhension est peut-être plus sensible aux exigences des normes généralement acceptées de la critique historique que ne l’est le cadre nationaliste sur lequel s’appuie l’écriture historique au sujet du Canada. Une histoire antiraciste prend au sérieux l’existence du racisme et s’interroge sur son rôle dans le façonnement des institutions et des expériences, y compris celles des groupes dominants. Elle englobe des sens précédemment exclus en suscitant une compréhension élargie du document historique : écrit, oral et matériel. Elle voit la montée du nationalisme et de l’État-nation dans le contexte plus large du colonialisme européen, transformant les projets nationalistes (comme la création du Canada) en problèmes historiques à expliquer plutôt qu’en y voyant à priori des dispositifs organisants pour l’étude du passé. Elle permet de s’interroger sur la façon dont certaines identités viennent à être considérées fixes, comment certaines deviennent normalisées et d’autres, marginalisées. L’antiracisme a donc le potentiel de déboucher sur une meilleure histoire que l’histoire nationaliste dont J. L. Granatstein déplore la perte dans Who Killed Canadian History?
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