Billets de blogue depuis juillet 2011

146 930 mots plus tard... le blogue de THEN/HiER (2011-2016)

Ce blogue est actif depuis le 30 mars 2011 et compte à ce jour, 172 billets. Ceci équivaut à la publication d’un billet toutes les deux semaines, et ce, sur une période de cinq ans. Le blogue cessera ses activités en avril en raison de la fin du mandat de THEN/HiER. L'occasion est belle de se poser la question suivante : que trouve-t-on dans ces 172 billets de blogue? D'abord, des mots. Ainsi, j’ai procédé à une analyse lexicométrique des 146 930 mots utilisés par les blogueurs, et ce, à l’aide du logiciel QDA Miner. Ce faisant, j'ai essayé d’identifier les raisons qui expliquent la longévité et la vitalité du blogue.

Historique

Pour ce qui est de son histoire, le blogue est d’abord hébergé sur un site WordPress de mars à juillet 2011, avant de migrer graduellement vers le site web de THEN/HiER. Catherine Duquette, qui était en 2011 une doctorante en didactique de l'histoire à l'Université Laval, signe le premier billet du blogue. Il débute ainsi : "Bienvenue sur ce blogue qui s’intéresse à l’histoire et à son enseignement." L’enseignement de l’histoire constitue au fil des ans, le sujet de prédilection des blogueurs.

Le bon fonctionnement du blogue est assuré par les coordonnateurs successifs du Comité des étudiants francophones des cycles supérieurs de THEN/HiER : Catherine Duquette, Sabrina Moisan, puis Marie-Hélène Brunet et enfin, moi-même, Raphaël Gani. Parmi ceux et celles qui ont occupé ce poste, le travail de Marie-Hélène est à souligner. Elle qui termine son doctorat en didactique de l'histoire à l'Université de Montréal, Marie-Hélène a occupé le poste de coordonnatrice le plus longtemps (4 ans). Parmi tous les blogueurs, elle a produit le plus grand nombre de billets (28) en plus de piloter plusieurs dossiers thématiques dont le plus récent s'intitule "Chronique d'une fin de thèse". Chapeau!  

La participation des membres du Comité a été cruciale pour nourrir le blogue de réflexions, d’expériences d’enseignement et de résumés de recherche académique. Parmi ces membres, Marc-André Lauzon est le plus prolifique, lui qui termine sa maîtrise en didactique de l’histoire à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Il compte 25 billets à son actif, publiés entre le 13 avril 2011 et le 26 octobre 2015. 

Fait à noter, deux étudiants blogueurs sont devenus par la suite professeurs d'université en didactique de l'histoire, soit Vincent Boutonnet (Université du Québec en Outaouais) et Catherine Duquette (UQAR). De voir ce passage d'étudiant blogueur à professeur en a peut-être inspiré plus à contribuer au blogue. Qui sera le prochain à faire le saut dans les ligues majeures?

Au total, 34 personnes ont écrit des billets; la majorité sont des étudiants. Quelques professeurs ont aussi partagé leur texte, dont Peter Seixas et Stéphane Lévesque. Commenter les travaux de ces professeurs et de bien d’autres encore a été l’une des principales sources d'inspiration pour les blogueurs étudiants. À ce titre, les travaux de Catherine Duquette sont les plus cités (60 mentions), suivis de ceux produits par Peter Seixas (47) ainsi que Sam Wineburg (28).

Mots

Un sujet alimente la quasi-totalité des billets. L’histoire. Avec plus de 2000 mentions, les mots « histoire » et « historique » sont les plus utilisés d’entre tous. Ceci n'est pas surprenant, étant donné le nom du blogue, Enseigner l’histoire, et le mandat de THEN/HiER. Malgré la visée pancanadienne de THEN/HiER, il faut constater que les blogueur ont surtout traité de l'histoire du "Québec" (314 mentions), plutôt que d'autres options (ex. "Canada", avec 134 mentions). Cela s'explique sûrement par la provenance des blogueurs réguliers, qui évoluent pour la plupart au sein d'université québécoise.

Après « histoire » et « historique », « élève(s) » se trouve sur la troisième marche du podium des mots les plus populaires. Plusieurs blogueurs ont reformulé dans leurs mots, la célèbre question de l'éducateur Michel Saint-Onge, Moi j’enseigne, mais eux, apprennent-ils? Les réponses proposées sont en phase avec l’actuel zeitgeist éducatif en didactique de l'histoire. On propose une vision de l'enseignement de l'histoire centrée sur l'élève et sa capacité d'analyser des documents historiques.  

Parmi les mots les plus cités, « question(s) » se trouve en 4e place avec 409 mentions. Ce mot retient mon attention puisqu'il illustre le leitmotiv des blogueurs, qui était de se questionner plutôt que de fournir des réponses. Il était aussi d'encourager les élèves à se poser des questions, plutôt qu'à chercher des réponses clés-en-main. L'utilisation fréquente du mot "question" laisse aussi supposer que les blogueurs, la plupart étant de jeunes chercheurs, traversent une phase d’intenses questionnements quant à leur projet non abouti de maîtrise ou de doctorat. Enfin, on peut aussi penser qu’une des motivations majeures pour écrire un billet de blogue vient du fait de se poser une question. D'ailleurs, environ un billet sur cinq contient une question dans son titre ou son sous-titre.

Pensée historique

J'ai aussi relevé les couples de mots les plus populaires. En premier lieu, il y a « pensée historique ». Ce concept est utilisée dans plus du tiers des billets (36%). De 2011 à 2016, le concept de pensée historique est devenu de plus en plus populaire non seulement sur le blogue, mais dans la communauté des éducateurs intéressés par l'histoire. En ce sens, le blogue aura servi de plate-forme privilégiée pour vulgariser les travaux liés à la pensée historique, ce qui était aussi une priorité pour THEN/HIER.

La pensée historique est de loin le concept le plus populaire parmi les blogueurs. D’autres concepts, dont celui de « conscience historique » (15% des billets) ont aussi été le sujet de maints billets. Ainsi, le foisonnement des études sur la pensée et la conscience historique aura donné une impulsion majeure au blogue en fournissant plusieurs sujets à aborder: les activités pédagogiques liés au Big Six, l’empathie historique et l’évaluation des apprentissages.

Diversité

Le blogue a aussi accueilli une diversité de contributions qui ne cadre pas avec l’enseignement de l’histoire ou la pensée historique. Cette diversité de point de vue a permis d’élargir les horizons intellectuels des blogueurs et des lecteurs, favorisant au passage un brassage d’idées typique à l’interdisciplinarité. 

Au sein de ces contributions, je note les 45 mentions à l’expression « Grande Noirceur », que seul l'historien Alexandre Turgeon utilise au sein de quatre billets. Notons aussi l’expression « jeu vidéo », qui est l’attribut quasi exclusif d’un trio de jeunes didacticiens qui aborde aussi ce sujet au sein de publications scientifiques (Alexandre Joly-Lavoie, Frédéric Yelle et Vincent Boutonnet). Enfin, le mot « mode(s) », lié à l'industrie du vêtement, est uniquement utilisé par l'historien de l'art Philippe Denis. Ce dernier nous a fait découvrir l'univers de la mode et son histoire au sein de plusieurs de ces 7 billets.

Au final, la vitalité et la longévité du blogue s'expliquent par la capacité des blogueurs a offrir aux lecteurs des idées originales pour repenser les multiples facettes du mot histoire.  

Réception

Ce survol nous donne un portrait préliminaire de ce qu’on dit les blogueurs dans leurs billets contenant, en moyenne, 854 mots. Il sera utile d'approfondir cette analyse, notamment à l'aide des statistiques de Google Analytics, afin de mieux cerner la réception des billets. Lequel a attiré le plus de lecteurs?

On peut mesurer partiellement la popularité des billets en comptant le nombre de commentaires que chacun d’eux a reçu. Or, s’il est une lacune qu’on ne peut s’empêcher de souligner, c'est la faible participation des lecteurs au blogue. J’observe que 33 billets se terminent par un blogueur qui invite les lecteurs à commenter ses propos. Néanmoins, seuls 11 billets ont reçu une réponse de la part des lecteurs. Au total, seulement  6% de l'ensemble des billets publiés ont été commenté. Comment aurait-on pu accroître ce nombre?

Néanmoins, les billets de blogue ont circulé. Certains blogueurs, dont moi-même, ont pu se faire parler de leurs écrits lors de conférences ou ailleurs. Bref, la vitalité et la popularité du blogue ne se mesurent pas qu'en termes quantitatifs. Le témoignage des blogueurs pourrait grandement nous renseigner sur leur vision du blogue, la réception de leurs billets ainsi que la contribution de ces derniers à leur parcours académique.

Dans les prochains jours, les blogueurs livreront leur dernier billet qui résumera la contribution de THEN/HiER à leur parcours académique. Ils pourront alors témoigner de leur participation à une composante de ce qu'a été un immense projet, celui de THEN/HiER, de réseauter, au Canada et à travers le monde, des gens intéressés par l'histoire et son enseignement.

Sur ce, je décline ici la liste des blogueurs, en guise de conclusion et de remerciements.

Alexandre Joly-Lavoie

Alexandre Turgeon

Bruno-Pierre Guillette

Catherine Déry

Catherine Duquette

Catinca-Adriana Stan

Chantal Rivard

Cynthia Dupuis

Frédéric Yelle

Geneviève Goulet

Isabelle Algrin, Ana-Maria Caloian et Laurence Côté-Lavoie

Jessica Forget

Julie Ratté

Katryne Ouellet

Marc-André Lauzon

Marie-Hélène Brunet

Marine Holub et Annie-Claude Larocque

Michel Trudeau

Nancy Lemieux et Geneviève Roy

Nathalie Popa

Peter Seixas

Philippe Denis

Raphaël Gani

Samantha Gauvin et Myriam Mathieu-Bédard

Sandra Hennay

Stéphane Lévesque

Viateur Karwera

Vincent Boutonnet