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« Se battre en Flandre. Gaz. Boue. Mémoire » et goupillon. Retour sur le centenaire de la Grande Guerre au Musée Canadien de la Guerre

Auteur(s): 
Mathieu Arsenault

Depuis 2014, l’on ne compte plus les événements entourant le centième anniversaire de la Grande Guerre tellement les commémorations, célébrations, expositions, colloques et conférences en tout genre sont légion, s’immiscent parfois dans les sphères de notre quotidien les plus insoupçonnées. S’il y a en revanche un endroit entre tous où l’on se rend volontiers pour participer à cet engouement entourant l’histoire de la Première Guerre mondiale, c’est bien au Musée canadien de la Guerre à Ottawa. À ce chapitre, le moins que l’on puisse dire est que la programmation de cette Mecque de l’histoire militaire canadienne ne déçoit pas. L’an dernier, les salles d’expositions temporaires du Musée offraient un regard artistique sur le conflit avec l’exposition Témoin. Art Canadien de la Première Guerre mondiale qui présentait une sélection de tableaux tirés de la collection Beaverbrook, mettant côte à côte dans une harmonieuse composition aussi bien le travail de certains maîtres de la peinture canadienne du début du siècle que celui de peintres amateurs enrôlés sous les drapeaux. Simultanément, l’exposition Transformations A. Y. Jackson & Otto Dix. L’art marqué par la Guerre formait un impressionnant corridor rassemblant parmi les plus belles œuvres du peintre canadien du Groupe des Sept et du maître allemand de la Nouvelle Objectivité dans deux séries de compositions paysagères guidant le spectateur à travers une évolution du style et des thèmes, voire même carrément du mouvement pictural. Bien qu’inusitée, la juxtaposition entre le parcours divergent de deux artistes contemporains qui ont vécu un demi-siècle d’histoire politique et artistique torturé par la guerre, une crise économique majeure et deux révolutions allemandes de façon brutalement différente, s’est avérée être une façon originale et lumineuse de démontrer l’impact de la Grande Guerre, non seulement sur la transformation des courants artistiques dominants, mais aussi sur l’ensemble des représentations véhiculées par une certaine élite bourgeoise.