Considérations sur la Couronne du Québec. Le lieutenant-gouverneur, « l’État » et le fédéralisme en question
La nomination de J. Michel Doyon comme 29e lieutenant-gouverneur du Québec nous offre l’occasion de revenir sur la fonction vice-royale et; espérons-le, de pallier à ce que l’ex-Gouverneure générale Adrienne Clarkson appelait « le manque abyssal » de connaissance des Canadiens par rapport à leur système de gouvernement. Succédant à l’honorable Pierre Duchesne en poste depuis une décennie, J. Michel Doyon s’inscrit dans la longue lignée des représentants de la Reine qui ont occupé cette fonction de façon quasi anonyme depuis 1867. Si certains de nos vice-rois, tels Eugène Fiset (1939-1950) et Hugues Lapointe (1966-1978), sont restés dans les mémoires pour avoir occupé le poste durant plus d’une décennie, leur fonction apparait essentiellement symbolique et protocolaire. Dès qu’ils dérogent de ce rôle d’apparat, nos vices-rois sont d’ailleurs fortement critiqués par la classe politique et par la population qui assiste à leur soudaine émergence comme figure médiatique polémique.