Blogue d'un enseignant d'histoire : deuxième cycle / 11 septembre au 24 septembre 2013
2 October 2013 - 5:52am
Retour sur la ligne du temps
Lors du dernier blogue, il a été question d’une ligne du temps et de 16 dates bien précises. La moyenne de l’examen a été de 66%. La plus haute note est de 100% et la plus base est de 20 %. L’écart type est de 24,25. Les élèves ayant échoué ont avoué ne pas avoir étudié. Ils ont été convoqués à une récupération, mais ils ne se sont pas présentés. L’objectif de la récupération est de développer des stratégies d’études et de mémorisation qu’ils pourront transférer dans d’autres situations.
Les dates les plus manquées ont été celles de 1763, 1774, 1776, 1791. De plus, il y a eu confusion entre le Gouvernement royal de 1663 et la Proclamation royale de 1763. Probablement dû à la similitude des dates et des mots.
Intentions pédagogiques : « Les Premiers occupants »
Substance historique :
- Nomade (Algonquiens)
- Sédentaire (Iroquoiens)
- Conception du monde
Technique
- Élaboration d’un réseau de concepts
Pensée historique :
- Analyse de documents iconographiques
- Cause et conséquence
- Empathie historique
Premier constat de l’année
En classe, j'utilise deux stratégies pour aborder de nouveaux concepts historiques. La première consiste à comparer un concept historique à une réalité qui touche le Québec d'aujourd'hui. Parfois, il s'agit des similitudes et d'autres fois, des différences. La deuxième stratégie, celle de l’exemple et du contre-exemple, consiste à comparer deux concepts historiques en les mettant en opposition. Par exemple, les nomades et les sédentaires: le premier groupe est constitué d'Algonquiens : ils chassent et cueillent, se déplacent et sont patrilinéaires. Le deuxième groupe est constitué d'Iroquoiens : ils font de l'agriculture, ne se déplacent pas et sont matrilinéaires. Lorsqu'il sera question du Régime français, j'aborderai l'angle d'entrée (Les impacts des programmes de colonisation sur l’organisation de la société et du territoire), en mettant en opposition la période de la colonie comptoir (1608 à 1663) et la période de la colonie de peuplement (1663 à 1760).
Lorsque j'utilise cette stratégie, je ne rentre pas dans les détails et un doubleur me l'a souligné très rapidement. La première intervention de l'élève fut lorsque nous avons élaboré un réseau de concepts avec les mots suivants: Famille linguistique, Algonquiens, Iroquoiens, Nomades, Sédentaires, Agriculture, Chasse, Pêche, matriarcal, patriarcal, maison longue, wigwam. "Vous avez oublié les Inuits". Le cours suivant, lorsque j'ai voulu réactiver les connaissances des élèves, il m'a demandé pourquoi je n'avais pas parlé des trois sœurs, alors que l'enseignante de l'année précédente l'avait fait.
Est-ce que je suis moins connaissant et compétent que son enseignante précédente ? Comment me défendre pour ne pas perdre de ma crédibilité devant les autres élèves ? Et puis-je vraiment expliquer à l’élève ma réflexion théorique derrière ma stratégie ? Sur le moment, j'ai été capable de me défendre en demandant aux élèves d'associer, le haricot, la courge et le maïs à une activité de subsistance. Après le cours, j’ai rencontré l’élève et je lui ai demandé de me faire confiance et je lui ai dit que deux enseignants n’avaient la même approche pour travailler en classe. Que ce n’est pas un oubli, mais un choix réfléchi. Malgré tout, à la fin de la journée, je me suis questionné sur ma stratégie me disant que peut-être je faisais fausse route avec cette histoire conceptuelle.
La réponse est venue d'elle-même lors de l'activité d'empathie historique sur les Algonquiens et sur les Iroquoiens. Dans les consignes, j'ai demandé aux élèves d'insérer les concepts de « Cercle de vie, environnement, aînés, spiritualité, tradition orale, mode de vie et mode de subsistance » à l'intérieur du travail. En corrigeant les travaux, j'ai constaté que les élèves avaient inséré dans leurs descriptions les petits détails que j'avais délibérément omis d'aborder. Même que certains élèves ont pris l'initiative de nuancer le mode de subsistance des Iroquoiens en mentionnant qu'ils faisaient aussi de la cueillette, de la chasse et de la pêche. À travers cette heureuse découverte, je me suis prouvé qu'il était possible pour les élèves d'approfondir leurs connaissances à l'aide d'activités ayant comme objectif le développement de la pensée historique. Et qu'ici, il n'était plus question d'approfondissement, mais de construction.
Rétroaction et technologie
Je ne sais pas si je l'ai mentionné, mais j'ai créé un compte Facebook pour communiquer des informations importantes comme les dates d'examen, les devoirs, les travaux et les échéanciers du cours. Initialement, je voulais aussi l'utiliser pour poser des questions aux élèves pour valider leur compréhension de certains concepts. Après réflexion, je me suis tourné vers SurveyMonkey. Le service me permet d'élaborer gratuitement un questionnaire de dix questions. Il est possible d'en faire des courtes, des longues, d'association, à choix de réponses et même de l'analyse de documents. Lorsque les élèves ont terminé, l'analyse est facile en raison des outils disponibles. En plus de réduire considérablement le temps de correction, je peux faire des rétroactions très rapidement. Cette rétroaction se fait en classe et je montre aux élèves les questions qui ont été bien réussies et celles qui ont été manquées. Plus intéressant encore, parce que les questions sont formulées avec le modèle d'opérations intellectuelles du Mels, les élèves sont exposées aux réponses de leurs pairs. Ainsi, ils voient une panoplie de formulations possibles, et ce, des plus adéquates à inadéquates.
Réseau de concepts et Analyse
Dans ma planification, j’ai accordé 11 cours aux Premiers occupants. C’est beaucoup, mais je voulais vraiment prendre le temps de développer les procédures qui seront utilisées tout au long de l’année.
Le réseau de concepts occupe beaucoup de place dans ma planification. Au début du cours, il sert à réactiver les connaissances du ou des cours précédents et lorsque nous avons terminé de voir de nouveaux contenus, les élèves doivent en faire un. Lors des premiers cours, j’ai élaboré un réseau de concepts avec les élèves et maintenant, ils se débrouillent très bien. L’intention derrière l’utilisation du réseau de concepts et d’amener les élèves à faire de bons liens entre différents concepts. Par exemple, « Iroquoiens » est lié à « Maison longue ». Ainsi, si l’élève analyse un document et qu’il y a une maison longue, il pourra automatique faire le lien.
L’analyse de sources primaires est très importante dans le développement de la pensée historique et l’examen du Mels comporte un imposant dossier documentaire. J’ai souvent constaté que les élèves sautaient rapidement aux conclusions et plus souvent qu’autrement, ils étaient dans l’erreur. Pour contrer cette mauvaise habitude, j’ai divisé l’analyse en deux phases. Dans les deux cas, l’analyse se fait avec le 3QPOC. La première partie consiste à observer les éléments de base qui sont dans le document. La deuxième consiste à identifier les concepts et les caractéristiques historiques qui sont rattachés aux éléments observés lors de la première partie. Ainsi, il est possible de voir si dans un premier temps les élèves sont capables de bien identifier les éléments du document et dans un deuxième temps, s’ils sont capables de bien transférer leurs connaissances.
Cahier d’exercices
Je dois travailler avec un cahier d’exercices. La stratégie employée est très simple : lecture dans le cahier au début du cours et travail dans le cahier d’exercices à la fin du cours pendant environ 15 minutes. La correction se fait le cours précédant l’examen et en quelque sorte, elle sert de révision. Selon les normes en évaluation, je n’ai pas le droit d’accorder une pondération aux devoirs, alors le travail dans le cahier d’exercices est du « travail complémentaire » et si certains élèves n’ont pas terminé les pages demandées, ils peuvent venir en récupération ou le faire à la maison. J’accorde 10% de l’étape au cahier : 10% si c’est complet, 5% si c’est incomplet ou fait tout croche et 0% si ce n’est pas fait.
Évaluation du 8 octobre
Lors de l’examen, toutes les connaissances de la progression des apprentissages seront évaluées. Les questions seront sous la forme d’opérations intellectuelles accompagnées d’un dossier documentaire. Les élèves devront aussi élaborer un réseau de concepts avec tous les éléments abordés en classe, analyser un document iconographique et compléter une fois de plus la ligne du temps avec les 16 dates.
J’ai toujours eu un problème avec le format de l’évaluation du Mels http://www.thenhier.ca/fr/content/examen-dhistoire-du-mels-juin-2013. Pour cette raison, le réseau de concepts et l’analyse me permet de contrevérifier les connaissances et les habilités des élèves.
Évaluation : Réseau de concept
Par exemple, si un élève analyse adéquatement un document iconographique ayant comme thème le concept X (vous me pardonnerez, mais je ne peux nommer le concept en ce moment parce que les élèves n’ont pas fait l’examen) et qu’il le place aussi au bon endroit dans le réseau de concepts, mais qu’il est incapable de bien formuler une réponse à l’aide de l’opération intellectuelle, il me sera possible de cibler plus efficacement la difficulté de l’élève. Si jamais l’élève est incapable de placer un concept dans les trois volets de l’examen, je pourrai ainsi dire que la connaissance est problématique.
Clarification : mes collègues ne feront pas de réseau de concepts dans l’examen, alors par soucis d’équité entre les élèves du même niveau, cette partie ne sera pas comptabilisée dans la pondération totale. Elle sera plutôt utilisée à titre comparatif et pour la rétroaction.
À dans deux semaines
Lors du prochain blogue, nous aurons commencé le Régime français et l’élaboration d’un texte.