L'interminable monologue d'un insomniaque
7 January 2013 - 10:32am
Il faut se le dire, 2012 n'a pas été de tout repos. Pour ma part, j'ai entamé mon projet de maîtrise en éducation. Pour l’instant, la question de recherche préliminaire s'articule selon la formulation suivante : Le rapport entre la pensée historique et la conscience historique tel que proposé par la taxonomie de Duquette est-il applicable dans l’évaluation de la pensée historique ?
Vraiment, je me suis embarqué dans cette aventure avec enthousiasme. Même que j'allais bouleverser, je dirais même plus, révolutionner l'évaluation des compétences disciplinaires en histoire du deuxième cycle. Bon, bon, revenons sur terre.
Mes ardeurs et mes ambitions calmées, j'ai commencé mon premier cours de lectures dirigées sur la pensée historique et la conscience historique. Il faut dire que pour la pensée historique, il n'y a pas vraiment eu de problème. Par contre, pour la conscience historique, j'ai été frappé par les nombreuses visions dichotomiques. Quand je suis tombé sur Christian Laville, j'ai d'abord été déstabilisé, puis j'ai fait une crise d'angoisse pour ensuite fondre en larme et finalement me résigner à ne pas pendre un billet d’avion pour les plus profondes steppes russes.
Cette conscience historique m'a grandement ennuyée. Ah oui, en même temps, j'ai été frappé par une grippe, puis d'une toux qui m'empêchait de me coucher (à l'horizontal) pour dormir. J'ai pendant presque 1 mois dormi assis sur le sofa. Pire encore, tousser m'empêchait de dormir et parce que je ne dormais pas, je conceptualisais. En fait, c’est peut-être conceptualiser qui m’empêchait de dormir, je ne sais plus trop.
Et sur mon sofa, je suis tombé dans une sorte de délire conceptuel. Je voulais conserver la définition de Duquette (2011), mais mes manipulations l'ont complètement dénaturée. Je ne vous raconterai pas tous mes délires, mais à un certain point la conscience historique c'était « L'aptitude humaine à transcender son existence et le temps pour exister simultanément dans le passé, le présent et le futur ». Oui, j'étais rendu dans un délire métaphysique et j'associais le plus haut niveau de conscience historique à un état divin. Heureusement, j'ai passé par-dessus cette phase.
Bien sûr, j'ai continué à chercher et à conceptualiser. J'ai même relu tous les textes sur la conscience historique. C'est alors que j'ai réalisé que tous les auteurs avaient un point en commun: le récit.
Le récit est, pour l'ensemble des auteurs que j'ai lu, la forme sous laquelle l'histoire se matérialise. Cette forme peut varier grandement d'un individu à l'autre, comme par exemple être critique. De plus, la plupart des recherches empiriques sur la conscience historique et la pensée historique ont été réalisées à l'aide du récit de ses sujets. Plus important encore, parce que je suis un enseignant, je dois évaluer mes élèves et je le fais surtout à partir des différents récits qu'ils élaborent. Ainsi, à travers le récit, il y avait une nature concrète.
Pour conclure sur le récit, je vous dirais qu’après mes nombreux monologues interminables et un retour à des nuits normales, j'ai laissé de côté toutes mes fabulations et je suis revenu avec la définition de Duquette (2011), mais j'ai quand même intégré la notion de récit. Alors pour moi, la conscience historique sera comprise comme la compréhension qu’un individu a de la temporalité et qui se matérialise à travers le récit de ce dernier.
Tout au long de ma maîtrise, je compte bien vous garder informé par ce blogue des développements de mes recherches. N'hésitez-pas à me faire des suggestions.