Le mouvement étudiant et son rapport à l’histoire : le cas de la grève générale illimitée de 2012
La grève étudiante de 2012 aura sans aucun doute marqué l’histoire du Québec. Le mouvement étudiant ne s’est toutefois pas contenté de faire l’histoire; se réclamant lui-même du passé, il y a cherché sa légitimité, notamment à travers des événements, des personnages et des symboles marquants. En tant que militante et étudiante en histoire, j’ai cherché à mieux comprendre comment s’est articulé, dans le cadre d’un mouvement social, ce dialogue avec l’histoire. Le recours à des affiches, des bannières et des images ayant circulé sur les médias sociaux ouvre une fenêtre sur cette réappropriation historique, alors que la lecture d’articles provenant de l’Ultimatum, le journal de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) – et de sa coalition large, la CLASSE – permet quant à elle de mieux saisir le discours de l’un des principaux témoins et acteurs du printemps 2012. Grâce à cette documentation, il est possible d’analyser non seulement le récit historique dans lequel s’est inscrit le mouvement étudiant, mais aussi les symboles historiques utilisés par les grévistes, les références à l’histoire dans les débats internes du mouvement, et enfin la conscience de faire l’histoire chez les militantes et les militants de la communauté estudiantine.